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Des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E.coli sont suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants.
Les investigations sur le scandale des pizzas Buitoni, contaminées à la bactérie E.coli et suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants, ont été confiées jeudi 12 mai à un juge d’instruction, a appris Le Figaro auprès du parquet de Paris, confirmant une information de RMC.
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Cette information judiciaire a été ouverte des chefs «d’homicide involontaire à l’égard d’une personne, blessures involontaires à l’égard de 14 personnes, tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme ou de l’animal, exposition ou vente de produit alimentaire servant à l’alimentation falsifié ou corrompu et nuisible à la santé, mise sur le marché d’un produit dangereux pour la santé et mise en danger d’autrui», indique le parquet au Figaro.
56 cas confirmés
Une enquête avait été ouverte le 22 mars dernier. Au 4 mai 2022, 56 cas confirmés de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) et d’infections aux bactéries E.coli producteurs de shiga-toxine (STEC) en lien avec la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni ont été identifiés par Santé Publique France. 55 enfants et 1 adulte ont été touchés.
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Jeudi matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a réagi à l’affaire, sur BFMTV – RMC. «Il y a deux enfants qui sont morts d’avoir mangé une pizza (…) je vous assure que c’est poignant», a-t-il déclaré, se disant «dévasté» par ce «drame humain absolument terrible» qui «ne devrait jamais arriver» mais «n’a pas pu être évité». Le ministre a assuré qu’il «(s’)associe pleinement à la douleur et à la détresse de cette famille», qu’il n’a «pas eu le droit de contacter» car il n’avait «pas à connaître l’identité» des victimes en raison du secret médical. «S’ils souhaitent me contacter directement, je leur répondrai évidemment», a-t-il ajouté, souhaitant «qu’il n’y ait pas une ambiguïté sur (son) émotion» et sur «la détermination (du gouvernement) pour assurer la sécurité alimentaire et mettre la lumière sur cette histoire».
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«Présence de rongeurs»
Les autorités sanitaires avaient été alertées en février par la recrudescence de cas d’insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli. Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch’Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d’un produit.
Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n’interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry (Nord).
Des inspections y avaient pointé «la présence de rongeurs» et le «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage». Des manquements qui pourraient être à l’origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés. Des perquisitions ont eu lieu le 13 avril dans l’usine de Caudry, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine.