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Le niveau d’anticorps produits après administration du vaccin sur des adultes est comparable à celui observé chez des personnes guéries du Covid.
Le laboratoire français Sanofi a publié lundi des résultats positifs d’un essai clinique sur son principal candidat-vaccin contre le Covid-19, développé avec le britannique GSK, après un revers qui avait occasionné plusieurs mois de retard.
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Les résultats intermédiaires de cet essai sur l’homme de phase 2 montrent que l’administration de ce vaccin a «induit la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues, à des niveaux comparables à ceux observés chez des personnes qui s’étaient rétablies d’une infection» Covid, détaille le laboratoire dans un communiqué. «C’est une étape très importante, on est très satisfait d’avoir fait preuve de détermination» assure Olivier Bogillot, Président de Sanofi France sur Europe 1 ce lundi matin.
Une technologie éprouvée
Le vaccin fonctionne à base d’une protéine recombinante adjuvantée, une technologie utilisée depuis longtemps pour lutter contre la grippe. Olivier Bogillot précise par ailleurs qu’il est «thermostable», ce qui en fait un vaccin «plus pratique, pas besoin de vous faire vacciner chez votre pharmacien». Une étude de phase 3, la toute dernière sur l’homme avant la potentielle autorisation, devrait démarrer dans les prochaines semaines, précise Sanofi. Le laboratoire lancera la production en parallèle, afin que «le vaccin soit disponible tout de suite», dès que les résultats de phase 3 seront concluants. Cette étude évaluera deux formulations du vaccin, en particulier contre les variants de Wuhan et le variant sud-africain, précise le groupe. Durant la phase 2 des essais, le candidat-vaccin n’a été testé que sur le variant de Wuhan. Le laboratoire est en discussion avec plusieurs états, dont l’Union Européenne, pour des commandes possibles.
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Un bon vaccin de rappel
Dans le détail, les résultats intermédiaires montrent une séroconversion (la production d’anticorps) dans 95% à 100% des cas, après l’administration d’une deuxième dose, dans toutes les tranches d’âge (18 à 95 ans) et pour toutes les doses étudiées. Par ailleurs, chez les participants ayant déjà été infectés par le Covid-19, une seule dose du vaccin a généré la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants, «ce qui souligne le solide intérêt potentiel que représente son développement pour la vaccination de rappel», affirme Sanofi. Suite à ces résultats de phase 2 «déjà très encourageants», ce vaccin «apportera une solution suppplémentaire, efficace, à l’issu des teste de phase 3», souligne Olivier Bogillot, qui rappelle que «seul 10% de la population mondiale a reçu une dose de vaccin contre le Covid-19».
Accords avec d’autres laboratoires
Une première étude sur l’homme avait conclu fin 2020 à une réponse immunitaire insuffisante. Le laboratoire avait dans la foulée dû repousser un lancement potentiel au 4e trimestre 2021, alors qu’il tablait initialement sur le milieu de l’année. Ce retard avait suscité la polémique en France, les syndicats du laboratoire pointant du doigt quelque 400 suppressions d’emploi prévues dans la recherche.
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Plusieurs autres laboratoires et biotechs ont déjà lancé leurs propres vaccins. En Europe, ceux du tandem américano-germanique Pfizer-BioNTech, des américains Moderna et Johnson & Johnson, et du britannique AstraZeneca sont déjà sur le marché. Sanofi développe par ailleurs un second candidat-vaccin avec la société américaine Translate Bio, reposant sur la technologie plus récente de l’ARN messager (utilisée par les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna). En parallèle, le groupe a passé des accords avec d’autres fabricants, Pfizer, Johnson & Johnson et Moderna, pour les aider à la mise sous flacons de leurs vaccins.