Non, le consommateur du futur ne réservera pas ses achats à l’unique sphère d’Internet. 43% des Européens ne comptent pas changer leurs habitudes et continueront à l’avenir de faire leurs courses principalement, ou même exclusivement, en magasins. Bien sûr, la toile leur offre aujourd’hui une liberté totale pour faire leurs achats à n’importe quelle heure et se laisser le temps de trouver la meilleure affaire. Parce que l’objectif est bien de dénicher la meilleure offre. La crise a incité les consommateurs à devenir malins. Rien n’empêche donc d’aller consulter Internet pour glaner un maximum d’informations et d’acheter dans un réseau physique. C’est ce que font 45% de répondants pour des achats de TV, hifi et vidéo, d’électroménager, de bricolage ou encore de décoration et d’ameublement.
Toutes les stratégies sont les bienvenues pour que l’achat soit le plus efficace. 41% des Européens utilisent donc leur smartphone en boutique pour comparer les prix avec ceux des autres magasins. 31% surfent sur les tablettes ou les bornes interactives pour géolocaliser les produits intéressants. 23% consultent l’avis des réseaux sociaux à propos du produit qu’ils aimeraient acheter. 23% prennent en photo l’article pour l’envoyer à leurs amis et connaître leurs avis.
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Une passerelle entre Internet et le réseau physique est en train de de se construire. D’ailleurs, même si les débuts sont laborieux, quelques initiatives aident les consommateurs à emprunter facilement ce chemin. Ils ont mis le pied à l’étrier avec le concept du Drive, véritable succès en France. Et la dernière tendance, c’est le « click and collect ». Vous achetez en ligne et vous retirez votre colis en magasin. Objectif : ne pas perdre de temps. Le retrait doit ainsi s’effectuer dans une zone dédiée, condition sine qua non pour 73% d’Européens. Dernièrement, les magasins Nature & Découvertes ont, quant à eux, façonné un nouveau concept pour faire gagner du temps aux consommateurs. L’encaissement des articles se fait directement auprès d’un vendeur dans le rayon, qui imprime le ticket de caisse à l’aide d’une tablette tactile.
Le profil du magasin de demain
Pour que le magasin du futur devienne une réalité et que les consommateurs n’opposent plus Internet au réseau physique, de nouvelles dispositions doivent être prises par les enseignes. Les vendeurs doivent être des experts, selon 66% de sondés. 38% trouvent aussi utile la possibilité de commander en rayons des modèles différents d’un produit recherché, non présents dans le magasin, mais disponibles sur Internet. L’envie est la même pour 39% de répondants quand l’article n’est plus en stock. Aussi, 66% seraient incités à fréquenter davantage une enseigne si elle permettait de scanner le contenu de son panier sans avoir à sortir chaque produit, et ce grâce à des portiques en caisse. Aux Etats-Unis, ce scénario existe dans les magasins Whole Food Market. Car « le magasin de demain ne doit pas seulement s’approprier les avantages d’Internet, mais il doit surtout prouver sa modernité », commente l’enquête.
51% des Européens seraient ainsi ravis de profiter d’une place de parking réservé, lors de leur venue. 57% viendraient plus souvent s’il existait des espaces d’accueil et de divertissement pour les enfants, tout comme 47% qui aimeraient jouir d’activités de loisirs complémentaires. Sur un plan pratique, 60% souhaiteraient acheter du matériel d’occasion en magasin. 79% aimeraient se débarasser de leur matériel usagé.
« Les attentes exprimées par les consommateurs européens dans cette édition de l’Observatoire Cetelem soulignent le caractère incontournable des magasins « physiques », mais technophiles ; les comportements online doivent en effet pouvoir s’exprimer offline, via l’équipement digital des magasins (tablettes, bornes interactives), mais aussi via des applications smartphone qui permettent de suivre, de satisfaire, voire susciter le consommateur en continu » conclut l’enquête.
Cette enquête a été menée par TNS Sofres auprès de 7.918 Européens, avec des échantillons d’au moins 500 individus par pays. Douze pays sont concernés : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, POrtugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Slovaquie.
Julien Auduc avec Relaxnews
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