Une partie de ces dépenses seront financées par une hausse des recettes fiscales en 2021 et 2022.
Alors que le projet de budget pour 2022 commence tout juste à être examiné au Parlement, le gouvernement doit déjà en modifier les grands équilibres, après avoir révisé à la hausse sa prévision de croissance pour cette année (6,25%) et annoncé un certain nombre de dépenses nouvelles avec le plan «France 2030», le plan compétences et les mesures de pouvoir d’achat face à la flambée des prix de l’énergie. Le nouveau projet de budget pour 2022 prévoit 10,2 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, en particulier pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
Au total, ce sont 10,2 milliards d’euros de dépenses qui viendront s’ajouter à la hausse de 11 milliards des budgets des ministères déjà prévue pour 2022. L’«indemnité inflation», annoncée jeudi soir par le premier ministre Jean Castex représentera une dépense de 2,3 milliards d’euros l’an prochain, après 1,5 milliard d’euros dépensés dès décembre 2021. Les seules mesures dédiées à compenser la hausse des prix de l’énergie coûteront 6,2 milliards d’euros aux finances publiques, a détaillé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en présentant à la presse ces modifications. Le gouvernement a aussi revu à la hausse à 5,9 milliards d’euros, contre 5 milliards précédemment, le coût du plafonnement de la future hausse du tarif de l’électricité. Par ailleurs, l’État indemnisera à hauteur de 1,2 milliard d’euros les sociétés gazières pénalisées par le blocage des tarifs du gaz jusqu’à fin 2022. Quelques éléments (hausse des dividendes versés par EDF à l’État et baisse du coût du financement des énergies renouvelables) viendront alléger l’addition de 3,2 milliards.
À ces mesures de pouvoir d’achat, s’ajoutent comme prévu 2,8 milliards d’euros de crédits dédiés au plan d’investissement France 2030 dans les filières d’avenir, annoncé début octobre par Emmanuel Macron, et 1,2 milliard pour financer le plan compétences annoncé fin septembre par Jean Castex.
Grâce à la reprise économique, une partie de ces dépenses seront financées par une hausse des recettes fiscales attendues en 2022 (+5,2 milliards), et en 2021 (+4,7 milliards). De meilleures rentrées qui permettent aussi au gouvernement d’abaisser à 8,1% (contre 8,4%) sa prévision de déficit pour 2021, et de contenir à 5% celle pour 2022 (contre 4,8% inscrit dans le projet de budget). La dette publique sera «ramenée sous les 114%», a précisé Bruno Le Maire.
Ces modifications seront soumises au Haut conseil des Finances publiques (HCFP) qui avait critiqué la première version du budget la jugeant «incomplète».