Image default
Business / B2B

La saga du stylo Bic

Régulièrement, Touslesbudgets.com revient sur l’histoire d’un produit ou d’une marque à succès qui a marqué le monde de la consommation. Aujourd’hui le stylo bille de Bic, symbole de l’ère du jetable créé par l’industriel Français Marcel Bich.

« C’est une belle cochonnerie. Cela tâche et ça n’écrit pas », voilà ce que le baron Bich disait à la sortie de la 2e Guerre mondiale devant les premiers modèles de stylo à bille. Un peu plus de 60 ans plus tard, son stylo cristal s’est vendu à plus de 100 milliards d’exemplaires dans plus de 160 pays. Il est également rentré dans le club fermé des produits devenus nom commun, puisqu’on ne parle presque plus que du stylo bic, voire même du Bic tout court.

Comment d’une petite usine de Clichy-la-Garenne, Marcel Bich a-t-il réussi à inonder le monde de ces stylos jetables et en plastique ? Pour Jean Watin-Augouard, historien et rédacteur en chef de la revue des marques : « Le succès de Bic repose principalement sur trois points : l’accessibilité, en termes de prix et de proximité, la qualité ainsi que la fiabilité et enfin la fonctionnalité ». C’est en 1949, que le baron Bich rachète au Hongrois Laszlo Biro le brevet d’un stylo révolutionnaire, car fonctionnant grâce à une bille. « La légende dit que c’est en voyant une brouette laisser une trace avec sa roue en avançant que le baron a décidé de développer ce qu’il appelait l’application de la roue à l’écriture », explique Watin-Augouard. Il faudra ensuite deux ans de recherche pour avoir la bonne encre, le bon roulement… et que le concept soit vraiment au point. Il s’appellera le cristal Bic.

Un stylo sans tâche, qui peut aussi faire sarbacane

Résolument moderne, le baron Bich sait qu’un bon produit ne suffit pas. Très tôt, il comprend l’intérêt de la publicité et du marketing. En 1961, il enlève un h au nom de sa marque pour faire de Bic un mot identifiable et prononçable dans le monde entier. La même année, il fait rentrer sa marque dans la caravane du Tour de France, puis avec l’affichiste Raymond Savignac ils créent le personnage du petit écolier à tête de bille qui reste encore aujourd’hui le logo de la marque. Le tournant décisif arrive en 1965 quand le Bic fait son entrée officielle dans les écoles : « Ça a vraiment fait décoller la marque. Quand l’Éducation nationale inscrit officiellement le stylo à bille bic dans ses listes de fournitures cela change tout pour Bic, mais aussi pour les élèves qui n’ont plus à devoir utiliser une plume, plus un encrier plus un buvoir », juge l’historien. D’après Bic, le premier argument pour à l’époque séduire les écoliers reste la possibilité de se servir de ce stylo comme d’une sarbacane à boulettes de papier. Une utilité bien sympathique que tous les écoliers du monde ont au moins testée une fois.

Ce stylo reste encore aujourd’hui, un symbole d’exportation à la française. Dans une époque où la mondialisation n’était encore pas vraiment concrète, le baron Bic achète des filiales à travers le monde dés 1958. Petit à petit la planète succombe à ce petit objet qui permet d’écrire en tout lieu et en toute circonstance, notamment dans les avions, une révolution à l’époque. Le Bic reste aussi comme le premier objet de grande consommation jetable. Un nouveau modèle qui depuis a fait de nombreux petits. Le symbole d’une époque où l’on découvrait ce que consommer voulait dire, où l’on ne parlait pas encore de gaspillage et de menace écologique. Aujourd’hui, le concept du jetable paraît presque obsolète, mais Bic continue son aventure et son stylo est le premier à avoir été entièrement biodégradable.

Julien Auduc

Autres articles

Des soldes mitigés pour les magasins, Internet en progression

Irene

Qu’est-ce qu’un logiciel de gestion locative ?

Emmanuel

Dix ans de drive : stop ou encore ?

Irene

Accord transatlantique: Fleur Pellerin appellera jeudi l’UE à se doter d’une stratégie numérique

Irene

Le Bon Coin : tous les secrets de ce business model !

Journal

Pourquoi opter pour le totem signalétique extérieur pour entreprise ?

Arnaud