Rabais par SMS, sites internet de bons de réduction, portefeuille virtuel de prix réduits: les moyens de faire connaître les promotions sortent du traditionnel prospectus et l’achat avec bons de réduction, longtemps délaissé, devient incontournable, crise oblige.
Les ventes de prêt-à-porter en promotion ont battu un record au premier semestre 2013 : 44,6% des vêtements achetés l’ont été à un prix barré, inférieur au prix normal. En 2007, les promotions concernaient 29% des ventes, selon la fédération du prêt-à-porter féminin.
La chasse aux bons plans dépasse désormais les secteurs les plus recherchés (mode, produits high-tech).
Plus d’un Français sur deux (54%) déclare acheter davantage en promotion ou en solde qu’auparavant, selon une étude Altavia/ShopperMind diffusée mi-septembre, et 45% se revendiquent adeptes des coupons de réductions.
L’étude montre que 400 millions de ces coupons ont été utlisés en France, indique RTL lundi, et que la valeur moyenne des bons est passée de 0,65 euros en 2010, à 0,76 euros en 2011.
Aujourd’hui, « acheter en promotion est devenue le référent des consommateurs, qui veulent continuer à se faire plaisir avec des marques, sans pour autant plomber leur budget », note Jean-Marc Megnin de ShopperMind.
« Auparavant, l’obtention d’une remise était plutôt une exception, aujourd’hui c’est devenu une norme » dans l’esprit des consommateurs, explique Olivier David, directeur général du site de réductions, Poulpeo.
« Consommateur malin et stratège »
D’autant que le complexe entourant ce type d’achat semble avoir disparu. « L’achat en promotion aujourd’hui, ce n’est plus dire +je suis un miséreux+, c’est s’affirmer comme consommateur malin et stratège », souligne Pierre Bellanger de la radio Skyrock, qui vient de lancer une application de cash-back (réduction de prix sur des achats en ligne).
Pour les commerçants, la promotion augmente la fréquentation et reste un déclencheur d’achat: ainsi 66% des consommateurs expliquent avoir déjà rajouté un produit à leur panier parce que celui-ci bénéficiait d’une promotion, tandis que 55% déclarent avoir déjà renoncé à un achat faute de réduction, selon une étude CCM Benchmark/Bons-de-réduction.com.
Une opération promotionnelle menée par Optipromo pour le compte d’une grande enseigne de meubles et décoration a montré que pendant les dix jours de l’opération, le chiffre d’affaires global avait augmenté de 15%, le montant moyen des achats de 13% et le nombre de produits vendus de 7%.
Les enseignes ont parfaitement intégré la demande accrue de promotions, même si leur stratégie notamment dans l’alimentaire est désormais davantage ciblée sur la mise en avant du prix bas toute l’année.
Surtout, elles ont diversifié les médias.
A coté des traditionnelles affichettes en magasins et des prospectus dans les boîtes aux lettres, les nouvelles technologies permettent de toujours mieux cibler les consommateurs et donc de multiplier l’impact potentiel sur les ventes.
Les clients fidèles sont ciblés par SMS, la carte de fidélité permet de repérer les habitudes de consommation et d’adapter les offres.
Des sites internet (bons-de-réduction.com, poulpeo.com ou, plus étonnant, tf1conso.fr) répertorient les coupons en cours de validité, des catalogues existent en ligne pour consulter l’ensemble des offres à prix réduits n’importe où (bonial.fr), sans oublier les applications mobiles de géolocalisation, qui envoient un SMS aux clients près du magasin, et les portefeuilles virtuels de bons de réductions (cwallet.fr).
Les consommateurs n’y sont pas réfractaires mais le risque existe d’être saturé.
Ainsi, 39% des Français se déclarent intéressés par le fait de recevoir automatiquement sur leur mobile des coupons de réduction sur les « magasins à côté de chez eux », indique une récente étude Ginger. A condition toutefois de pouvoir choisir les enseignes qui leur envoient ce type d’offres.
Car attention au risque de sur-sollicitation et à la saturation, souligne Valérie Alasluquetas de Ginger Conseil. Près d’un Français sur deux (48%) se déclare en effet déjà saturé de mails de promotions (14% pour les SMS), rappelle-t-elle.
touslesbudgets.com avec AFP