Le bois devrait bien être une énergie de chauffage d’avenir. Il a déjà séduit 7,4 millions de ménages contre 5,9 millions en 1999, précise une étude réalisée pour l’ADEME, publiée le 24 octobre.
Mais cette progression s’est faite à consommation constante. « Depuis 1999, le volume de bûche consommé stagne, la consommation moyenne en stère évoluant de 8,6 à 7,5 stères par ménage, souligne l’ADEME. Cette baisse est due à une meilleure isolation des logements et à un meilleur rendement des appareils utilisés, des équipements de plus en plus performants étant apparus depuis 10 ans ».
Une amélioration largement attribuable à la mise en place du label Flamme verte, selon l’étude. « Depuis 2000, les rendements des appareils sont passés de près de 50% à plus de 70% et les émissions de particules ont été divisées par 10 (entre un foyer fermé antérieur à 2000 et un appareil flamme verte 5 étoiles) », explique encore l’agence.
Mais de nombreux appareils doivent être remplacés
Le bois s’impose aussi davantage comme une source principale d’énergie, et non plus seulement comme un appoint. Parmi les 50% d’utilisateurs s’en servant comme source principale, près de la moitié se chauffe même uniquement au bois.
Même si un usage unique pour le chauffage n’est envisageable que dans des logements de moins de 100m2, très bien isolés ou neufs, construits sur les modalités de la réglementation thermique (RT) 2012.
Reste que 50% des ménages possèdent des appareils anciens (plus de 10 ans) ou un foyer ouvert, moins performants d’un point de vue énergétique, et émetteurs de particules et de poussières nocives pour la qualité de l’air.
Et si le parc se renouvelle – 28% des appareils ont moins de 5 ans -, l’ADEME préconise d’inciter les autres utilisateurs à changer de matériel, « ce qui représente un marché potentiel de 3,3 millions d’appareils à changer », chiffre-t-elle.
Un investissement certes, mais des aides disponibles
Acheter ou remplacer un appareil de chauffage au bois performant (Label flamme verte 5 étoiles) a cependant un coût. De 1500 à 10 000 euros pour un poêle à granulés, comptant parmi les plus efficaces du marché, suivant le matériau, la pose et le design choisis.
Mais pour promouvoir l’utilisation du bois comme énergie, plusieurs dispositifs de soutien ont été mis en place. Par l’Etat d’abord. Une TVA à 7% sur le bois de chauffage, l’éco-prêt à taux zéro pour certains ménages éligibles, ou des soutiens de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) pour les propriétaires anciens.
Quant à la TVA à 5,5%, récemment votée par les parlementaires français pour les travaux de rénovation énergétique, sur proposition du Président, elle pourra être appliquée pour la prestation de pose dans un logement de plus de deux ans.
Et ce type de matériel bénéficie surtout du crédit d’impôt développement durable (4 et 5 étoiles jusqu’en 2015, puis seulement 5 étoiles). Il s’élève aujourd’hui à 15% pour une première acquisition et à 26% pour un remplacement.
L’ADEME revient aussi sur les aides fournies localement, et notamment sur l’opération de fonds « Air Bois », lancée le 3 juin dernier dans la vallée de l’Arve. « Il est destiné à soutenir le financement d’appareils de nouvelle génération grâce à une prime de 1000 euros », spécifie-t-elle.
De plus, rappelons que le bois reste l’énergie la moins cher du marché, malgré une évolution des prix du bois en raison de la professionnalisation du secteur.
Les Français semblent l’avoir compris. Ainsi, contrairement à une majorité d’utilisateurs, âgés de plus de 50 ans et/ou vivant en milieu rural, les nouveaux utilisateurs sont jeunes, plutôt issus de la classe moyenne et l’utilisent surtout pour faire des économies d’énergie.
L’objectif du pays de 9 millions de logements chauffés au bois en 2020 devrait donc être aisément atteint.
Fanny Costes