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Emploi / Formation

Mamie et… au pair

« On ne fait pas ce métier là pour de l’argent » avertit Marie-France, 61 ans, au pair dans une famille de Saint-Tropez pour trois mois. Pour cette ancienne agent comptable, la retraite est un mot « tabou ». La survenue de cette échéance n’a pas signifié pour elle la fin de toute activité. Bien au contraire : « J’ai la santé, toujours la patate. Je voulais rebondir. Quand j’ai lu il y a quelques mois un article sur les mamies au pair, je me suis inscrite sur un site internet qui m’a mise en relation avec des familles. Voilà comment les choses ont démarré ». Avec l’allongement de la durée de vie, de plus en plus de seniors comme Marie-France sont encore pleins de vitalité, en bonne santé et désirent poursuivre une activité tout en mettant à profit leurs expériences. Devenir mamie au pair tombe donc à point nommé et l’alchimie a vite pris avec les familles souhaitant trouver de nouvelles modes de garde pour leurs enfants. « Souvent, les parents me disent qu’avec une jeune fille au pair classique, contrairement aux mamies, ils avaient l’impression d’avoir un enfant supplémentaire à la maison. Elle n’a pas forcément acquis tous les fondamentaux de l’éducation des enfants ou de la bonne tenue d’une maison. » remarque Patricia Brucks, directrice et fondatrice d’aupairmamybrucks, l’agence de mamies au pair qui a recruté Marie-France.

3 séjours au pair depuis septembre 2012 dont un en Thaïlande

Pour les modalités pratiques, la jeune retraitée de Compiègne a débuté son aventure de mamie au pair en déboursant la somme de 50 euros au titre des frais de dossier et 80 euros pour la mise en relation avec les familles. Une fois ces formalités remplies, des parents sont entrés en contact avec elle. Par skype notamment. Au total, elle comptabilise trois séjours au pair depuis septembre 2012, dont un en Thaïlande pendant un mois au sein d’une famille franco-thaïlandaise, et le dernier en date, à Saint-Tropez, pour s’occuper d’une petite fille d’un an.

Le contrat conclu entre Marie-France et les parents hôtes prévoit le gîte, le couvert, la blanchisserie, et le remboursement du billet de train ou de l’avion. En échange de quoi, elle assure auprès de l’enfant toutes les activités qu’aurait proposées n’importe quelle jeune fille au pair : jeux, repas, bains, histoires, promenade… Avec le petit plus non négligeable selon la elle : « Je suis déjà maman et grand-mère de deux petits-enfants. J’en connais donc un rayon sur le sujet».

Faire de belles rencontres, échapper à l’isolement et voyager à moindre coût

Quid d’une compensation financière dans cet échange ? Marie-France affirme ne pas vraiment compter sur cette activité comme source de complément à sa retraite. Et pour cause, toute forme d’argent de poche ou de compensation financière est à la discrétion des parents. « Depuis que j’ai commencé à exercer cette activité, sur les trois familles auprès desquelles j’ai officié, seule la deuxième famille m’a offert une petite gratification d’environ 50 euros par semaine. Soit un grand maximum de 200 euros par mois. Mais ce n’est pas ce qui m’importe le plus. La somme est juste symbolique. L’enrichissement est ailleurs… »

Marie-France perçoit une retraite mensuelle de près de 700 euros. Son activité le reconnaît-elle, à défaut d’une véritable rémunération, lui permet cependant d’économiser sur sa retraite, en ne dépensant que les charges fixes (son loyer à Compiègne, l’électricité, l’eau, l’habillement et son téléphone). À cela s’ajoute les avantages non quantifiables : « J’ai pu faire de belles rencontres, échapper à l’isolement qui menace souvent les retraités et surtout voyager à moindre coût ». Aller à la rencontre de l’autre au travers des échanges intergénérationnels, découvrir une nouvelle région ou un nouveau pays, la sexagénaire ne tarit pas d’éloges sur son activité de mamie au pair. Un nouvel eldorado et un véritable phénomène de société où loin d’être un handicap, l’âge est un gage de confiance et la garantie d’une expérience solide.

Roxane Ghislaine PIERRE

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