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Tourisme / Voyages

Tourisme : le succès de l’hébergement alternatif

Avec la crise et l’essor des nouvelles technologies, des pratiques autrefois confidentielles connaissent de plus en plus de succès. Échange de maisons, hébergement entre particuliers… Depuis 2013, ces services collaboratifs sont rentrés dans les habitudes des Français. Une tendance qui n’est pas prête de s’arrêter.

Ce sont les nouveaux services à la mode. Alors que se développe la consommation collaborative, le secteur du tourisme est également touché par l’émergence de cette économie alternative. L’échange de maisons et les locations courtes durées ne cessent de se développer, et cet été semble confirmer cette tendance. Pour Josette Sicsic, journaliste et directrice de l’observatoire Touriscopie, espace de veille sociologique et marketing des professionnels du tourisme et des loisirs : « Internet a vraiment facilité l’accès à ces services qui, pour la plupart, existent depuis longtemps, mais restaient assez confidentiels. Mais attention, si les nouvelles technologies ont fait évoluer les comportements, ces évolutions restent encore à la marge »  .

« Une banalisation du voyage et principalement du petit séjour »

Du côté des sites, la croissance au cours de l’été 2013 est une réalité : « On a recensé 10 000 foyers inscrits cet été, contre 8 000 habituellement », précise Alexandra Origet du Cluzeau, responsable communication de Trocmaison.com, branche française du site d’échange de maisons américain, HomeExchange.com, leader hexagonal sur le secteur. Chez Airbnb, site de location entre particuliers, on met en avant la même progression. Aujourd’hui 300 000 logements dans 34 000 villes de 192 pays sont proposés. Après New York, c’est à Paris que l’on trouve le plus d’adeptes de l’hébergement collaboratif. En France, 35 000 « hôtes », dont 15 000 à Paris arrondissent leurs fins de mois en louant leur canapé, leur chambre d’ami, leur appartement ou leur maison. C’est par exemple le cas de Marion jeune parisienne : « En juillet j’étais en vacances alors j’ai accueilli 1 femme pour 1 semaine et 2 couples pour 3 jours chacun. La nuit coûte 55 euros et j’en récupère 53. Donc pour 13 jours, j’ai gagné 689 euros ».

Pour Josette Sicsic : « la crise économique participe à l’essor de ces services qui permettent de dépenser moins. Mais on voit que ces pratiques n’ont pas élargi le marché. En effet, les utilisateurs sont dans leur grande majorité des gens qui partaient déjà en vacances et qui vont simplement partir plus souvent. Pour eux, il y a une banalisation du voyage et principalement du petit séjour ». Des comportements de crise confirmés par Alexandra Origet du Cluzeau de Trocmaison.com : « il y a un regain d’intérêt pour les destinations de proximité. Les échanges en France et en Europe ont dominé l’été 2013. Ainsi, la France, donc, suivit de près par l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse sont les grands gagnants de la période estivale ».

Plus de dépenses sur le lieu de vacances

Si les professionnels traditionnels du tourisme ne voient pas forcément d’un bon œil l’arrivée de ces nouveaux concurrents, on note néanmoins qu’ils permettent à leurs utilisateurs de dépenser plus sur leur lieu de vacances. Chez Trocmaison.com, on explique que 65% des utilisateurs déclarent consacrer plus de 750 euros par personne alors que la moyenne nationale se situe à 1000 euros par foyer. Des données également confirmées chez Airbnb, qui dans une de ses études estime qu’à Paris, en dehors des frais d’hébergement, les voyageurs d’Airbnb dépenseraient 865 euros en moyenne, contre 439 euros pour les clients des hôtels. En un an, ils auraient ainsi contribué à l’activité parisienne à hauteur de 185 millions d’euros

Bien que l’économie soit la première motivation des utilisateurs de ces services, on note également une volonté de favoriser l’entraide et le lien social. « Une étude réalisée par l’Université de Bergame sur les utilisateurs européens de HomeExange montre que beaucoup recherchent également à vivre des expériences culturelles authentiques, et ainsi rencontrer des gens. Il y a clairement l’envie de partir hors des sentiers battus », détaille Alexandra Origet du Cluzeau.

Julien Auduc
© Airbnb / capture d’écran

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